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L’observation en Astrophysique – P. Léna et al.

By 22/09/2018 No Comments

Jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, télescopes, spectromètres et plaques photographiques constituaient l’outil presque exclusif d’observations limitées au spectre de la lumière visible, outil relativement simple mais porté à un haut degré de perfection par les soins conjugués des opticiens et des astronomes. Puis dès les années 1950, l’irruption de la radioastronomie, suivie des astronomies infrarouge, ultraviolette, X, γ, la naissance et le développement de l’observation spatiale, l’exploration in situ du système solaire, l’avènement de l’informatique et la prodigieuse multiplication des capacités de traitement de l’information qui en résulta furent autant d’éléments d’un développement de l’astrophysique sans précédent. Après trois décennies d’une floraison de nouveaux outils d’observation, la première édition en français de cet ouvrage paraissait en 1986, suivie en 1988 de sa traduction en anglais (Observational Astrophysics, Springer). Pourtant, dix années plus tard, cette première édition devait céder la place à une seconde : les récepteurs CCD remplaçaient déjà la photographie, une nouvelle génération de télescopes optiques géants émergeait sur le sol terrestre, les premiers neutrinos d’origine cosmique avaient été détectés et l’existence des ondes gravitationnelles indirectement démontrée. La communauté astronomique mondiale évoluait aussi, puisqu’outre la version anglaise (1998), une version en chinois quelque peu mise à jour parut en 2004 à Taiwan.
Une nouvelle décennie s’étant écoulée, il nous fallut à nouveau remettre l’ouvrage sur le métier, tant l’astronomie d’observation avait progressé. L’optique adaptative ouvre des perspectives entièrement nouvelles aux télescopes optiques terrestre, tandis que l’interférométrie permet d’atteindre, au sol aujourd’hui, dans l’espace bientôt, des résolutions angulaires jusque-là réservées aux radiofréquences. Le domaine sub-millimétrique, quasi vierge encore, voit se multiplier les instruments, au sol et dans l’espace, afin d’observer les objets au décalage spectral très élevé et le rayonnement cosmologique. La découverte d’exoplanètes en nombre sans cesse croissant suscite des raffinements nouveaux de techniques anciennes, telle la coronographie, et ouvre un nouveau et fascinant chapitre de l’astronomie – celui de la recherche de la vie dans l’univers -, où physique, chimie, biologie travaillent de concert. Les télescopes à neutrinos se multiplient et se raffinent, tandis que ceux qui recherchent les ondes gravitationnelles entrent progressivement en service. L’exploration spatiale du système solaire n’est pas en reste, qui multiplie les sondes et les prélèvements in situ sur Mars, Titan ou les noyaux cométaires. La précision des repères de temps et d’espace, utilisés par les astronomes, mais aussi par d’autres – par exemple pour l’étude fine de la dérive des continents – ne fait que croître.

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