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Histoire de l’imprimerie – 2 tomes – Paul Dupont

By 21/11/2018 No Comments

Paul Dupont est né à Périgueux le 24 février 1796. Son père, François Dupont, était imprimeur. Alors que son frère Jean-Baptiste Auguste reste à Périgueux dans l’imprimerie familiale, il part faire son apprentissage chez les Didot et s’installe définitivement à Paris. Il ne rompt pas pour autant ses liens avec sa famille et son pays natal où il achètera des terres et un château.
Il est élu député, bonapartiste, de la Dordogne, de 1852 à 1870, puis en 1876, avant de devenir sénateur jusqu’à sa mort le 11 décembre 1879. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1852.
Breveté imprimeur en lettres le 25 novembre 1818, il attire à diverses reprises l’attention de l’administration, et tout particulièrement quand il imprime un Abrégé de l’origine de tous les cultes pour lequel il a utilisé le nom d’un de ses confrères. Cette publication retient d’autant plus l’attention qu’elle est considérée comme « dangereuse pour la morale publique ». Après un premier acquittement, une procédure d’appel et un pourvoi en cassation, l’imprimeur est condamné à 1 000 F d’amende et son brevet lui est retiré le 12 mars 1823. Il s’associe alors avec l’imprimeur breveté Gaultier-Laguionie et continue ainsi à faire tourner son entreprise qui compte 160 ouvriers ; l’administration tolère cet arrangement et lui délivre même son brevet de lithographe. À la faveur du changement de régime, il récupère son brevet d’imprimeur en lettres en 1831 et, le 29 janvier 1835, dépose les statuts de la société en commandite par actions Paul Dupont et Cie. L’entreprise continue son expansion pour devenir l’une des plus importantes imprimeries sous le Second Empire, avec plus de 600 employés dès les années 1850.
L’Histoire de l’imprimerie (2 tomes):
Dans le premier chapitre l’auteur jette un coup d’œil sur les origines du langage, et, après avoir passé en revue les différents systèmes d’écriture, fait un tableau rapide de l’état de l’Europe à l’époque de la découverte de l’imprimerie. Pénétrant bientôt plus intimement dans son sujet, il aborde, dans le chapitre II, la difficile question de l’Invention de l’imprimerie, de cet art qui a changé la face du monde. Il la résout d’une manière satisfaisante en établissant que, la typographie véritable consistant essentiellement dans l’emploi de caractères mobiles, c’est à Mayence que, vers le milieu du quinzième siècle, on imprima de la sorte pour la première fois ; et n’hésite pas, et cela avec raison, à attribuer la gloire de cette découverte à Gutenberg, dont M. Dupont donne une biographie complète et intéressante. Il résulte des conclusions de l’auteur que, bien que les premiers livres aient été imprimés à Mayence, la découverte de l’imprimerie et les premiers essais en furent faits à Strasbourg vers 1438, c’est-à-dire dix ans environ avant le retour de Gutenberg à Mayence, sa ville natale (1448). Vient ensuite l’histoire de l’imprimerie sous l’ancienne monarchie, avec des détails sur la protection accordée à cet art par Louis XI et ses successeurs, et l’indication des lettres patentes, édits, arrêtés relatifs aux privilèges et encouragements accordés par les rois aux imprimeurs célèbres, en faveur du « plus beau et du plus utile de tous les arts. » Puis, passant à l’époque moderne, l’auteur examine par quelle suite d’événements funestes l’imprimerie tomba, sous la République, du plus haut point de considération à un véritable avilissement, puis se releva un peu sous le Consulat et l’Empire, sans cependant retrouver « l’état de bien-être et d’honneur dans lequel elle avait vécu si longtemps sous la protection de ses antiques privilèges et de sa vieille organisation. » Ce ne fut que sous la restauration qu’elle commença à refleurir.
Une partie intéressante du livre est celle que l’auteur a consacrée à l’histoire de l’imprimerie dans les diverses contrées de la terre ; nous y avons remarqué un passage curieux sur l’invention de l’imprimerie en caractères mobiles chez les Chinois, par Pi-Ching, vers l’an 1040.
Le chapitre de la profession d’imprimeur contient des notices érudites sur les Aldes, les Estienne, les Elsevier, les Didot, les Panckoucke et autres imprimeurs célèbres. D’autres chapitres, bien que ne rentrant qu’indirectement dans le sujet que l’auteur se propose de traiter, méritent cependant d’être signalés aux lecteurs de ce recueil. Tel est celui sur les livres dans l’antiquité et les temps modernes, où on reconnaît l’imprimeur intelligent et instruit ; d’autres sur la reliure, les papiers et leur fabrication, les bibliothèques publiques et privées les plus célèbres. Le livre est terminé par une notice étendue sur l’imprimerie impériale.
Si un style correct, de patientes recherches, une longue pratique de son art suffisaient pour élever le monument auquel l’auteur travaille depuis longtemps, il pourrait se flatter de l’avoir terminé ; mais heureusement ses prétentions sont plus modestes ; qu’il soit donc satisfait d’avoir apporté sa pierre à l’édifice auquel tant d’autres ont travaillé avant lui, mais qui reste encore inachevé, comme il le dit lui-même dans sa préface. Tel qu’il est, l’ouvrage est très utile à consulter pour les détails techniques et statistiques.
Cet ouvrage a été agrémenté de nombreuses illustrations (absentes sur l’original)

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